Les Fêtes de la St Louis
Aménagement d'un port fluvial

Saint Louis se met au vert
La Perspective d'ESPARON

Languo Nestro
Problèmes en Camargue

La Camargue : refuge des oiseaux.
les 100 ans de la Foire au Plan

Humeurs

Les Livres Voyageurs
 


Aigues-Mortes ferme ses portes
Juin 2003 : Récit - Août2003 : Suite et Fin
"On y revient" Juin 2004

Epilogue : Janvier 2009 : Changement de politique et amélioration ...

Les  Travaux
Port du Roy : les Marinas
Un taureau dans tous ses états
La Tour Carbonnière

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1er avril 2010 - La page HUMEURS migre sur FACEBOOK -

 

Un taureau dans tous ses états

Petit jeu : Trouvez le taureau, prenez le en photo et envoyez le à cette adresse : aiguesmortes_juillet@yahoo.fr

Attention : il change souvent de couleur - Merci d'avance

Merci à une Fan (Sylvie) de la Page Facebook grâce à qui j'ai pu avoir le toro zébré :))

Juillet, webmestre du site - Avril 2010

 

Aigues-Mortes ferme ses portes
En juin 2003,
les nouvelles mesures de stationnement m'avaient scandalisée.
Peu pratiques, souvent en panne ou endommagées, les barrières entraînaient des problèmes et frisaient le ridicule.

En janvier 2009,
une nouvelle organisation s'est enfin installée, un nouveau plan de circulation, une carte pour les résidents. Un conseil ? garez-vous à l'extérieur !!
18 janvier 2009 - Juillet webmestre du site

 

Janvier 2009 : La Tour Carbonnière fermée au public.

Après le Fort de Peccais, c'est au tour de la Carbonnière de se retrouver fermée au public. Des travaux de rénovation et de restauration en seraient la cause. L'accès à la Tour étant libre, il est compréhensible que des travaux d'entretien soient nécessaires. Le fait est d'espérer que cette fermeture ne s'éternise pas et que les travaux ne soient pas un pretexte à une fermeture permanente de la Tour.

Y aurait-il un rapport avec la rénovation actuelle des remparts de la cite ?

Juillet, Webmestre du site

 

22 juillet 2008 :

Pour la première fois depuis la création du site en 2001 et après réception de tout un tas d'emails tous plus encourageants les uns que les autres, de la part de visiteurs préparant leurs vacances dans notre belle région, d'amis visitant le site, de groupes me réclamant les circuits VTT, d'enfants me priant de leur donner des infos sur les chateaux forts et les villes fortifiées, d'internautes souhaitant utiliser mes photos pour concevoir des diaporamas ou illustrer des magazines (merci à tous au passage) et bien aujourd'hui à ma grande surprise, je reçois un mail d'une internaute pas contente du tout de ma page sur la St Louis.
Et pourtant c'est une de mes pages préférées !! Celle pour laquelle je m'amuse le plus, tous les ans, à préparer. Quel dommage qu'elle ne soit pas appréciée et que mes commentaires déplaisent.

Tous les ans, j'attends la St Louis avec impatience :" Alors ? elle a lieu cette année ? payante ou pas ? de nouvelles attractions ? et le feu d'artifice ? et l'embarquement? il aura lieu ? et les lanceurs de drapeaux ? ils seront là ?". Ensuite, j'ai les internautes, venus spécialement à la fête qui m'envoient leurs photos que je trie et mets en ligne. Ils me font également des commentaires : "J'ai tourné en rond une bonne heure à la recherche de la Cour du Gouverneur! Elle était où cette cour ? ..". Et je me moque d'eux, mais je sais que l'année prochaine, ils vont me mailer et me demander les dates de la fête : "Tu n'as pas encore mis le programme ? Quelles sont les dates cette année? On veut y retourner avec des amis, on voudrait leur faire découvrir la ville..."
Et bien non, je ne suis pas la vilaine aigues-mortaise qui dénigre la Saint Louis et qui fait, soit disant, fuir les touristes !!
Le but du site (en supposant qu'il puisse avoir une quelconque influence) est justement tout le contraire.
Tant pis pour ceux qui ne l'ont pas compris.

Je signale que, cette année, le feu d'artifice annoncé et programmé, a été annulé au dernier moment à la grande déception de tous.

Juillet, webmestre du site

 

Août 2007 - Port du Roy
 

 

Il y avait le Grau du Roi, puis il y a eu Port Camargue, désormais il faudra compter avec le Port du Roy : nouvelles résidences lacustres au pied de la Tour de Constance.

Situées rive droite du Canal, juste après le pont tournant de la Gare SNCF, de nombreuses marinas y sont en construction pour les heureux plaisanciers qui voudront marier, entre ciel et eau, les plaisirs de la Camargue et de la navigation.

Fin des travaux en 2008 !

à suivre ...

Juillet, webmestre du site

Marina témoin

Entrée du Port du Roy - Marina del Sol

Quai St Louis

Quai d'Honneur

 

 

Janvier 2007 - Le Fort de Peccais devenu inaccessible ...

En décembre 2006, voulant me rendre au Fort de Peccais pour prendre quelques photos supplémentaires, je me suis retrouvée devant l'impossibilité d'y accéder. En effet, une tranchée remplie d'eau entourait le Fort, l'isolant des promeneurs. Une petite barque aurait été necéssaire pour accéder aux ruines.
         

Août 2007 - Le chemin du Fort de Peccais est aujourd'hui devenu un chemin privé, interdit d'accès - Je suis retournée, cet été, au Fort de Peccais voir ce qu'il était advenu des lieux, si l'accès avait été rétabli, les tranchées oubliées et le Fort redevenu accessible. Et bien le résultat a été radical : le chemin d'accès au Fort, devenu chemin privé, est désormais interdit aux visiteurs !

Juillet,Webmestre du site, qui pense avoir bien fait de prendre les photos du Fort l'année dernière ;)

 

Les Rues d'Aigues-Mortes en travaux.

Durant les travaux ...
Les travaux se poursuivent -  Remarquons sans arrière pensée ...

Durant les travaux ....
que la rigole d'écoulement ne coïncide pas avec le bouche d'égout  !!!

Avant

Après

Depuis l'hiver dernier (2005), de nombreuses rues ont été rénovées. il faut bien reconnaitre qu'elles en ont toutes grand besoin : trous, bosses, rues plus ou moins défoncées, elles étaient pour la plupart lamentables ...
 

 

Mais je ne peux m'empecher d'observer ces nouvelles rues toutes neuves : plus étroites, des piquets au ras des murs ; on se demande parfois qu'elle en est leur utilité ... Ah mais oui, mais c'est ! Bien sur ! Pour empêcher le stationnement !
Juillet Webmestre du site- Mars 2006

 

Saint Louis : 26 et 27 août 2006 : la Fête reprend du service .

En 2003, La fête de la St Louis, avait voulu  innover. Elle s'était  installée en dehors de la ville, dans un camp médiéval, avec entrée payante et animations extravangantes. Et malheureusement, en avait perdu tout son charme, sa simplicité et son authenticité (ces propos n'engagent que moi évidemment).
En 2004, pour fêter ses 20 ans, l'expérience avait été renouvelée, sans avoir rencontré davantage d'enthousiasme.
En 2005, à la surprise générale, autant des habitants que des estivants, la fête n'avait pas eu lieu (et ceci sans aucune explication).

2006 ! Je suis heureuse d'apprendre en lisant le Midi Libre, que la fête de la St Louis aura lieu de nouveau les 26 et 27 août 2006 : "L'association La Médiévale, composée de commerçants, d'élus et de bonnes volontés, va prendre en charge l'organisation de la fête. C'est au théatre L'Alauda que la mission a été confiée : marché, taverne, scènes de vie médiévales, tournois de chevalerie, défilés en armes ... Toutes les animations seront recentrées dans la cité, avec plus de 150 participants. Les bonnes volontés sont priées de se manifester auprès du comité d'organisation, office du tourisme". 

Je note que les animations reviennent à "l'intérieur des remparts" et que ces deux jours de festivités seront parties intégrantes de la vie de la cité. Merci ...

Source : Midi Libre - Mars 2006                                                                    Pour en savoir plus sur les Fêtes précédentes.
 

 

LENGO NESTRO

Quelques petites phrases bien choisies :) pour ensoleiller les journées hivernales et  bien commencer l'année 2006.

En camargue :
- Au mitan de la palu, c'est clafi de moutchaou.

L'hiver arrive :
- Depuis que j'ai aganté la grippe, je me rébale de-longue, je suis escranquée.Donne moi un sèti pour m'assoir.
- Le mistral bouffe, il fait un froid qui pèle, je vais m'embarrer parce que je me gèle les alibofi.

A table :
- J'ai fait une cagade, mon fricot est rabiné, on mangera de la regardelle, mon homme va rouméguer,
il faut toujours qu'il rondine, en plus il est jamais d'accord avec personne, c'est un réboussier.
- On s'est fait un tibage de rouille avec un moulon d'aïoli.
- Il y en avait en pagaille, j'en ai ramassé une pleine banaste.
- En mangeant vite, j'ai manqué de m'escaner.

Allure :
- Quelle fargate ! sa chemise est clafie de bougnettes, elle est estriffée et ses brailles sont pétassées.
- Avec ses esclops, il fait un brave boucan.

Les enfants:
- Les pichots se sont castagnés, le mien est revenu plein de boussignoles, j'y ai dit de faire méfi, lou cop que vèn il aura sa frette.

Chute :
- Il s'est embronché, il a cabussé,il s'est espatarré, depuis il panardège, ça le fait marcher de-galis.
- Quand il s'est espandi par terre, on s'est estrassé de rire.

La foire :
- Les biou ont échappé à la bandido.
- La banne du biou lui a passé près, elle a eu une brave pète, elle était toute chavirée.

Calin :
-Zou sois brave, fais moi un poutoun.

Le mot de la fin :
- A l'an que vèn.
- Aqui sian bèn.

 

1904-2004 : Evènement : les 100 ans du Plan

Octobre 2004 : Aigues-Mortes fête les 100 ans du plan.
En 1904, les aigues-mortais se rassemblaient, déjà, remparts sud, autour de barrières et échafaudages de fortune, pour assister aux premières courses camarguaises.
Au fil des ans, des "théatres" plus ou moins  élaborés, ont vu le jour. Des bancs sont venus les rendre plus confortables, des échelles intérieures plus accessibles et les spectateurs de plus en plus nombreux. On venait, déjà,  des villages voisins pour assister à la fête d'Aigues-Mortes. L'ambiance était au rendez-vous.

Aujourd'hui, le plan est immuable, le plan actuel est inscrit à l'inventaire supplémentaire des Sites du Ministère de la Culture.
Ainsi, le plan ne peut être déplacé, ni agrandi, ni rapetissé.

Cette année anniversaire du centenaire du plan des taureaux, la ville a voulu, à juste titre, marquer cet évènement. Toute une journée lui a été consacrée.
Départ aux près en calèche, costumés comme les beaux et les belles de l'époque.
Roussatoïo, impresssionnant et magnifique, sur le boulevard Gambetta, précédé des calèches au retour du prés.
Apérétif concert sur la Place St Louis et  animations camarguaises. Et pour terminer cette journée en beauté : Feu d'Artifice !!

Pour en savoir plus : La Foire


Photos : J. Denimal 


 

 

La Perspective d'ESPARON - Pour en savoir plus

 Entre le Jardin Public et la Porte de la Gardette, face au port, les travaux ont duré tout l'hiver.

Au printemps : une place soulignée d'un banc,  sur toute sa longueur.
Et sur cette place : 5 colonnes.
Une jolie perspective.

Mais le banc est trop bas pour les articulations usées de nos anciens qui ne peuvent s'y installer.
De plus, l'ombre s'y fait rare alors c'est de l'autre côté de la rue, au pied des remparts,
sur les bancs à l'ombre des platanes que les aigues-mortais débattent avec humour des nouveautés qui viennent "embellir" leur ville.
Après de nombreux échanges, ils ont fini par tomber d'accord  et ont baptisé cette place :
   5 colonnes à la Une  . Clin d'oeil à leur passé télévisuel.

De mon côté, assise sur ce banc trop bas, j'ai observé cette place sobre au sol granelé.
Cette place que les habitants traversent à toute allure, que les touristes ne regardent même pas.
Ces 5 colonnes nues pantées en son "mitan" lui donne un aspect innachevée, en travaux !

Voici donc, 5 façons différentes d'imaginer  cette place, autrement :
1 - avec un sol lisse, elle ferait une superbe piste pour les skatebordeurs
2 - avec un revêtement souple et un toboggan, elle ferait la joie des plus petits et de leur maman
(les jeux pour enfants sont rares à Aigues-Mortes)
3 - avec une fontaine et quelques oliviers en pot (comme dans les rues piétonnes), elle "rafraichirait"  l'entrée de la ville
4 - avec quelques stands de brocante ou de produits régionaux , elle ferait le bonheur des visiteurs
5 - enfin et surtout, si seulement nos artistes locaux (sculpteurs et peintres) avaient l'idée ou le pouvoir de donner une âme à ces tristes colonnes, la place en serait immanquablement animée ...

En attendant qu'elle soit, peut-être  embellie ou tout simplement baptisée, je lui ai, moi aussi, donné un nom :   la Perspective  d'ESPARON , en hommage à la rue d'Esparon toute proche et chère à mon passé.

Pour connaitre l'évolution de cette place

Août 2004 - Juillet, webmestre du site

 

Saint Louis se met au vert !

Quelle surprise pour les habitants de la ville ce samedi matin là. La matinée s'annonçait ensoleillée et fraîche, le printemps et les beaux jours arrivaient.
Comme tous les samedis matins, chacun se dirigeait vers sa boulangerie préférée ou son marchand de journaux.
Arrivé sur la Place : Surprise !!
Saint Louis au milieu d'un parterre de gazon, des fleurs avaient fleuri à ses pieds et dans les vasques aux dauphins.
Pour annoncer, l'arrivée du Printemps à Aigues-Mortes,la ville s'etait fleurie le temps d'un week end. Jamais St Louis n'aura été aussi fier de sa Place.
Dommage qu'il ne puisse rester ainsi tout l'été.

Evènement exceptionnel à l'occasion du week-end en herbe, mai 2004
Photos : J. Denimal

 

Aigues-Mortes ferme ses portes

Grande nouveauté en matière de circulation et de stationnement.

Pour faciliter la circulation et le stationnement intra-muros, des barrieres vont être mises en place aux portes de la ville.
Quatre portes d'entrée : porte St-Antoine, porte des Moulins, porte de la Reine et porte des Remblais.
Trois portes de sortie : porte de la Marine, porte de la Gardette et porte de la Reine.

Pour accéder à ces portes pendant la période estivale, les habitants de la ville, qu'ils soient intra-muros ou extra-muros, bénéficieront d'un badge gratuit avec lequel ils pourront faire ouvrir les bornes d'entrée ou de sortie.
Le nombre de mvts sera illimité, mais il faudra que ce badge reste personnel, sinon le propriétaire du badge sera pénalisé et son badge annulé.

Pour les visiteurs, une seule porte d'entrée : la porte St Antoine et une seule porte de sortie : la porte de la Marine.
Les clients des hôtels situées à l'intérieur des remparts pourront bénéficier d'un badge provisoire d'entrée et de sortie remis par le commerçant.
Les personnes venant faire des achats en centre ville ou simples visiteurs, bénéficieront d'un ticket d'entrée et d'un temps de gratuité (une demi-heure gratuite) après ce temps écoulé il leur faudra payer un droit de stationnement élévé...

Ces mesures sont prises dans le but de libérer des places de stationnement à l'intérieur des remparts.

Pour en savoir plus ....

Source : Terre de Camargue Avril 2003

 


Aménagemment du Port Fluvial.

Des projets ambitieux agitent actuellement la cité lacustre aigues-mortaise :
l'aménagement d'un port, la construction d 'une capitainerie avec un point d'accueil et une centre adminstratif.
Aigues-Mortes bénéficie d'un emplacement idéal avec le canal du Rhône à Sète qui se divise aux pieds de la tour de Constance en trois branches :
le chenal maritime vers le Grau-Du-Roi, la branche Est vers le Rhône et une branche Ouest vers Sète.
Au vue d'une telle situation, aménager le port existant coule de souce. Un élément décisif a, quand même, orienté le projet, la situation des Salins.
En 1999, il apparait urgent de désenclaver Aigues-Mortes pour évacuer les tonnes de sel qui s'amoncellent et dont le stock représente l'équivalent de deux récoltes des années précédentes.
Trois solutions s'offrent aux décideurs du moment. Utiliser la route depuis le Pont-Rouge pour atteindre la déviation du canal , ce qui signifie voir une noria de camions de trente tonnes s'emparer de la ville !! Ou bien emprunter la voie ferrée mais la SNCF ne donnera pas de suite favorable à ce projet. Reste la mise en service de bateaux-péniches.
Une propositon qui met en lumière l'intérêt économique et le respect du cadre de vie pour cette ville de 5 877 haabitants.

Les travaux devraient s'effectuer sur trois tranches et commencer en début 2002 .
Le fameux Pont-Rouge devrait être transformer en un pont mobile permettant ainsi de dégager un vaste plan d'eau qui laisserait l'accès libre à près de 800 bateaux.

Au moment où le tourisme fluvial prend sa vitesse de croisière, l'eau peut offrir la clé économique qui ouvrira la ville sur XXIè sicèle.
Si on ne connaissait pas l'histoire , on en arriverait à penser que la cité de Saint-Louis porte bien mal son nom aujourd'hui.

 

 
Des Problèmes en Camargue

Un équilibre de plus en plus menacé.
Les dernières grandes colères du Rhône sont venues le chanter comme un refrain : la Camargue est un bateau échoué entre terre et mer, entre ciel et eau. Une éponge salée qui boit tout ce qu'on lui verse et risque à tout instant le trop-plein, l'occlusion, la noyade. Un espace improbable que l'homme n'a pas créé mais qu'il a façonné, siècle après siècle, à grands coups de digues, de canaux, de murs et de remblais.
Dessinée par le Rhône il y a deux millions d'années, la Camargue a longtemps divagué, poussant par spasmes une profusion de sédiments à la conquête de la mer, puis refluant aussitôt devant l'infatigable armée de vagues de la Méditerranée.

Dans le même lit depuis trois siècles
Humide et aride à la fois, ce territoire mouvant a attiré les hommes dès le néolithique. Six siècles avant Jésus-Christ, les Phocéens débarquent à leur tour pour récolter le sel et couper le bois qui couvre l'île centrale, entre les bras du fleuve. Les Romains leur succèdent et commencent à cultiver une terre aussi fertile qu'instable. Toujours pour les mêmes raisons : le Rhône et ses caprices, qui une année engraissent les récoltes et les submergent l'année suivante. Le Rhône qui file tantôt à l'est, tantôt à l'ouest, s'invente un nouveau delta.
L'histoire a retenu le nom de ces bras successifs : Albaron, Ulmet, Saint-Ferréol... jusqu'au Rhône d'aujourd'hui, que l'on dit fidèle depuis presque trois siècles au lit que lui aurait offert un étourdi, en oubliant de fermer une vanne.
La Camargue du XXIe siècle continue de payer au fleuve le prix de ses bonnes et de ses basses ouvres. De temps à autre, une crue généreuse vient rappeler que ses frontières doivent autant à la nature qu'aux digues érigées pour contenir les assauts liquides. Ceux du Rhône et ceux de la mer, chaque année plus violents depuis que le fleuve, toujours lui, ne draine plus qu'une faible quantité d'alluvions jusqu'au bout de son parcours. Les ouvrages plantés au milieu de son lit et tout au long de la Durance au cours du siècle écoulé, retiennent ce matériau nécessaire à la recharge des plages et au maintien naturel du trait de côte.
Même s'ils ont modelé son visage au fil du temps, les hommes n'avaient jusqu'à présent jamais menacé l'existence même de ce plat pays méridional. Les aménagements hydrauliques et le spectre de la montée des eaux, que l'on tient pour très probable si le réchauffement de la planète se poursuit, pourraient donc rompre cet équilibre entre le milieu et ses occupants.

Signal d'alarme

D'autres craintes s'expriment avec plus ou moins de force lorsqu'on discute avec un Camarguais.
L'élu affirme son attachement à la qualité de l'environnement, évoque la station d'épuration qu'il a fait construire, l'argent qu'il octroie chaque année pour l'entretien des digues ou les efforts consentis pour collecter sélectivement les déchets et maîtriser la pollution. L'agriculteur se plaît, lui, à souligner que sans rizières ni canaux, sans pâturages ou roselières, la Camargue n'existerait pas. Ou pas comme on l'aime. Le manadier n'est guère différent, qui place le taureau et ses enclos gagnés sur les marais, au premier rang des splendeurs camarguaises. Et puis il y a les scientifiques, arc-boutés depuis trente ans sur le signal d'alarme. Quand on leur demande d'énumérer les raisons de leurs inquiétudes, mieux vaut s'armer de patience.

Les oiseaux victimes du saturnisme

D'abord l'agriculture, qui n'a pas seulement façonné le décor, mais a aussi déversé et continue de le faire- des flots de pesticides, herbicides et autres poisons dans les eaux des étangs où la vie foisonne, sans toujours se soucier des conséquences écologiques, ni parfois de la légalité de ces rejets nauséabonds. Ensuite la chasse, qui ne fait pas seulement partie des plus vieilles traditions locales, mais qui empoisonne aussi des centaines de milliers d'oiseaux, terrassés par le saturnisme pour avoir gobé trop de plombs en affouillant la vase à la recherche de nourriture.
Et parmi ceux qui survivent à ce régime, on en tue encore quelques centaines de milliers. Toujours avec du plomb, mais pas celui qui retombe au milieu des marais, celui qui atteint sa cible en plein vol. Cent cinquante mille canards passent ainsi de vie à trépas chaque saison. La Camargue a la réputation d'être l'une des plus belles et des plus vastes réserves naturelles d'Europe. On le dit moins, mais elle est aussi l'une des réserves de chasse les plus convoitées du monde. Et une source de revenu non négligeable pour les sociétés qui contrôlent ce paradis pour chasseurs. Prospères et puissantes, ces sociétés et leurs membres ont réussi à faire de la chasse un enjeu politique local, tant les élus redoutent leurs capacités de lobbying en période électorale.
Au chapitre des menaces identifiées pour la Camargue, on trouve encore la surfréquentation touristique, qui fragilise les digues, diabolise le moustique et réveille l'appétit des marchands de rêve, plus préoccupés par la santé de leur compte en banque que par celle du milieu naturel.
 
La quadrature du cercle
L'avenir reste donc à écrire, avec pour l'instant moins de certitudes que de questions sans réponse en guise de trame pour le futur scénario. Parmi elles, on en trouve d'une brûlante actualité : comment maintenir une activité agricole à la fois compétitive et respectueuse de l'environnement et garantir ainsi la sauvegarde de la plus grande partie des paysages ? Comment se préparer à accueillir toujours plus de touristes sans aggraver l'impact de leur présence sur le milieu ? Comment rééquilibrer le rapport de force entre le Rhône et la mer ? Comment faire cohabiter chasseurs, scientifiques et espèces rares dans le respect des intérêts de chacun ?... La bonne mesure ne sera à coup sûr pas simple à déterminer, mais en Camargue, cela fait plus de vingt siècles que l'on s'obstine à résoudre la quadrature du cercle. Peut-être finira-t-on par découvrir la clé. "
Hervé Vaudoit

"La réserve nationale
Créée en 1927, la Réserve nationale de Camargue est l'une des plus anciennes d'Europe. Toujours gérée par la Société nationale de protection de la nature, elle couvre 13 117 ha et fonctionne selon le régime des réserves intégrales. On y accède via le centre d'information de la réserve, à La Capelière, qui dispose de 4 observatoires sur les marais et d'une plate-forme d'observation sur la roselière du Vaccarès. La digue à la mer offre également 20 km de parcours pédestre.
Expositions sur les écosystèmes et l'histoire de la Camargue. 04 90 97 00 97

 

La Camargue : refuge des oiseaux

Près des Saintes-Maries-de-la-Mer, les oiseaux ont un refuge
Le milan noir, né en captivité, est jeté en l'air au-dessus de l'étang. Immédiatement, ses ailes démesurées se déploient face au vent, il grimpe dans les airs, surpris de ne pas rencontrer le grillage de sa cage.
Le visage de Frédéric Lamouroux, directeur du Parc ornithologique du Pont de Gau (près des Saintes Maries-de-la-Mer), se fend d'un large sourire. La scène s'est déroulée lundi dernier, sous un soleil de plomb. Avec le milan, deux faucons crécerelle ont également découvert la liberté. « Ces faucons se reproduisent très bien ici, c'est une chance. Nous essayons de ne pas tous les lâcher sur le même site », explique un ornithologue, bénévole, comme tous les passionnés qui travaillent au centre.

Ces oiseaux sont nés en volière, leurs parents ont été recueillis après avoir été blessés.
En général, la personne qui découvre l'animal prévient les soigneurs par téléphone. Un garde national s'occupe ensuite du transport ou, le cas échéant, l'une des brigades animales des sapeurs-pompiers implantées en Camargue. Le but est d'agir le plus rapidement possible car les oiseaux se cachent réellement pour mourir. Une fiche est créée au moment de la réception de l'oiseau, où sont enregistrées toutes les informations disponibles : le résultat de la radiographie, l'endroit où il a été retrouvé, son âge, et bien sûr l'identité de la personne qui a prévenu le centre. Bagué et placé ensuite dans une volière, il y séjourne jusqu'à ce que les soigneurs estiment qu'il peut être autonome.
Plus de la moitié de ces locataires ne survie pas. Et seulement deux tiers des rescapés pourront à terme retrouver la liberté. L'un des principaux fléaux reste, selon les ornithologues, les plombs de chasse. 60 % des blessures résultent de coups de fusil "malheureux".
Le centre de soins ne reçoit aucune subvention, il est agréé par le Parc Naturel Régional de Camargue. Connu de Menton à Sète, son expérience fait de lui une véritable référence depuis vingt-cinq ans.
(Midi Libre, édition de Nîmes, 25.08.2001).

 

Accueil

 

Certains internautes assidus du site (et oui, j'ai mes fidèles !) m'ont reproché gentiment, ma promptitude à raler un peu trop souvent sur cette page.
Je leur répondrais tout aussi aimablement et amicalement, que c'est justement le but et le lieu.
Et qu'ils peuvent aussi se manifester par le biais de l'e-mail ... les commentaires, s'ils sont judicieux, seront retranscrits ...

Comme le dit si bien le proverbe : Qui Aime bien Châtie bien !
Juillet, Webmestre du site