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Un
taureau dans tous ses états
Petit jeu : Trouvez le taureau, prenez le en photo et envoyez le
à cette adresse : aiguesmortes_juillet@yahoo.fr
Attention
: il change souvent de couleur - Merci d'avance
Merci
à une Fan (Sylvie) de la Page
Facebook grâce à qui j'ai pu avoir
le toro zébré :))
Juillet,
webmestre du site - Avril 2010
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Aigues-Mortes
ferme ses portes En
juin 2003, les
nouvelles mesures de stationnement m'avaient scandalisée.
Peu pratiques, souvent en panne ou endommagées,
les barrières entraînaient des problèmes et frisaient
le ridicule. En
janvier 2009, une nouvelle
organisation s'est enfin installée, un nouveau
plan de circulation, une carte pour les résidents.
Un conseil ? garez-vous à l'extérieur !! 18
janvier 2009 - Juillet webmestre du site
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Janvier
2009 : La Tour Carbonnière fermée au public.
Après
le Fort de Peccais, c'est au tour de la Carbonnière
de se retrouver fermée au public. Des travaux de
rénovation et de restauration en seraient la cause.
L'accès à la Tour étant libre, il est compréhensible
que des travaux d'entretien soient nécessaires.
Le fait est d'espérer que cette fermeture ne s'éternise
pas et que les travaux ne soient pas un pretexte
à une fermeture permanente de la Tour.
Y
aurait-il un rapport avec la rénovation actuelle
des remparts de la cite ?
Juillet,
Webmestre du site
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22
juillet 2008 :
Pour
la première fois depuis la création du site en 2001 et après
réception de tout un tas d'emails tous plus encourageants les
uns que les autres, de la part de visiteurs préparant leurs
vacances dans notre belle région, d'amis visitant le site, de
groupes me réclamant les circuits VTT, d'enfants me priant
de leur donner des infos sur les chateaux forts et les
villes fortifiées, d'internautes souhaitant utiliser mes photos
pour concevoir des diaporamas ou illustrer des magazines (merci
à tous au passage) et bien aujourd'hui à ma grande surprise, je
reçois un mail d'une internaute pas contente du tout de ma page
sur la St Louis. Et pourtant c'est une de mes pages préférées
!! Celle pour laquelle je m'amuse le plus, tous les ans, à préparer.
Quel dommage qu'elle ne soit pas appréciée et que mes commentaires
déplaisent.
Tous
les ans, j'attends la St Louis avec impatience :" Alors
? elle a lieu cette année ? payante ou pas ? de nouvelles attractions
? et le feu d'artifice ? et l'embarquement? il aura lieu ? et
les lanceurs de drapeaux ? ils seront là ?". Ensuite, j'ai
les internautes, venus spécialement à la fête qui m'envoient
leurs photos que je trie et mets en ligne. Ils me font
également des commentaires : "J'ai tourné en rond une bonne
heure à la recherche de la Cour du Gouverneur! Elle était
où cette cour ? ..". Et je me moque d'eux, mais je sais
que l'année prochaine, ils vont me mailer et me demander les
dates de la fête : "Tu n'as pas encore mis le programme
? Quelles sont les dates cette année? On veut y retourner avec
des amis, on voudrait leur faire découvrir la ville..." Et
bien non, je ne suis pas la vilaine aigues-mortaise qui dénigre
la Saint Louis et qui fait, soit disant, fuir les touristes
!! Le but du site (en
supposant qu'il puisse avoir une quelconque influence)
est justement tout le contraire. Tant
pis pour ceux qui ne l'ont pas compris.
Je
signale que, cette année, le feu d'artifice annoncé et programmé,
a été annulé au dernier moment à la grande déception de tous.
Juillet,
webmestre du site
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Août
2007 - Port du Roy
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Il y avait le Grau du Roi, puis il y a eu Port
Camargue, désormais il faudra compter
avec le Port
du Roy
: nouvelles résidences lacustres au pied de
la Tour de Constance.
Situées
rive droite du Canal, juste après le pont tournant
de la Gare SNCF, de nombreuses marinas y sont en construction
pour les heureux plaisanciers qui voudront marier,
entre ciel et eau, les plaisirs de la Camargue
et de la navigation.
Fin des travaux en 2008
!
à
suivre ...
Juillet,
webmestre du site
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Janvier
2007 - Le Fort de Peccais devenu inaccessible ...
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En décembre 2006, voulant me rendre au Fort de Peccais pour
prendre
quelques photos supplémentaires, je me suis retrouvée devant
l'impossibilité d'y accéder. En effet, une tranchée remplie
d'eau entourait le Fort, l'isolant des promeneurs. Une petite
barque aurait été necéssaire pour accéder aux ruines.
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Août
2007 - Le chemin du Fort de Peccais est aujourd'hui
devenu un chemin privé, interdit d'accès - Je
suis retournée, cet été, au Fort de Peccais voir
ce qu'il était advenu des lieux, si l'accès avait
été rétabli, les tranchées oubliées et le Fort redevenu
accessible. Et bien le résultat a été radical :
le chemin d'accès au Fort, devenu chemin privé,
est désormais interdit aux visiteurs !
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Juillet,Webmestre
du site, qui pense avoir bien fait de prendre les photos du
Fort l'année dernière ;)
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Les Rues
d'Aigues-Mortes en travaux.
Durant
les travaux ... Les
travaux se poursuivent - Remarquons sans arrière
pensée ...
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Durant
les travaux .... que
la rigole d'écoulement ne coïncide pas avec le bouche
d'égout !!!
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Avant
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Après
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Depuis l'hiver
dernier (2005), de nombreuses rues ont été rénovées. il faut bien reconnaitre
qu'elles en ont toutes grand besoin : trous, bosses, rues plus
ou moins défoncées, elles étaient pour la plupart lamentables
...
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Mais
je ne peux m'empecher d'observer ces nouvelles rues toutes neuves
: plus étroites,
des piquets au ras des murs ; on se demande parfois qu'elle en est
leur utilité ... Ah mais oui, mais c'est ! Bien sur ! Pour empêcher le stationnement
! Juillet
Webmestre du site- Mars 2006
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Saint
Louis : 26 et 27 août 2006 : la Fête reprend du service .
En
2003, La fête de la St Louis, avait voulu innover.
Elle s'était installée en dehors de la ville,
dans un camp médiéval, avec entrée payante et animations
extravangantes. Et malheureusement, en avait
perdu tout son charme, sa simplicité et son
authenticité (ces
propos n'engagent que moi évidemment). En 2004, pour fêter ses 20 ans,
l'expérience avait été renouvelée, sans avoir rencontré
davantage d'enthousiasme. En 2005, à la surprise
générale, autant des habitants que des estivants,
la fête n'avait pas eu lieu (et ceci sans aucune
explication).
2006
! Je suis heureuse d'apprendre en lisant le Midi
Libre, que la fête de la St Louis aura lieu de nouveau
les 26 et 27 août 2006 : "L'association La Médiévale, composée
de commerçants, d'élus et de bonnes volontés, va prendre en
charge l'organisation de la fête. C'est au théatre
L'Alauda que la mission a été confiée : marché, taverne, scènes
de vie médiévales, tournois de chevalerie, défilés en armes
... Toutes les animations seront recentrées dans la cité,
avec plus de 150 participants. Les bonnes volontés sont priées
de se manifester auprès du comité d'organisation,
office du tourisme".
Je
note que les animations reviennent à "l'intérieur
des remparts" et que ces deux jours de festivités
seront parties intégrantes de la vie de la cité.
Merci ...
Source
: Midi Libre - Mars 2006 Pour en savoir plus sur les
Fêtes précédentes.
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LENGO
NESTRO
Quelques
petites phrases bien choisies :) pour ensoleiller les journées hivernales
et bien commencer l'année 2006.
En
camargue : - Au mitan de la palu, c'est clafi de moutchaou.
L'hiver
arrive : - Depuis que j'ai aganté la grippe, je me rébale de-longue,
je suis escranquée.Donne moi un sèti pour m'assoir. - Le mistral
bouffe, il fait un froid qui pèle, je vais m'embarrer parce que
je me gèle les alibofi.
A
table : - J'ai fait une cagade, mon fricot est rabiné, on mangera
de la regardelle, mon homme va rouméguer, il faut toujours qu'il
rondine, en plus il est jamais d'accord avec personne, c'est un
réboussier. - On s'est fait un tibage de rouille avec un moulon
d'aïoli. - Il y en avait en pagaille, j'en ai ramassé une pleine
banaste. - En mangeant vite, j'ai manqué de m'escaner.
Allure
: - Quelle fargate ! sa chemise est clafie de bougnettes, elle
est estriffée et ses brailles sont pétassées. - Avec ses esclops,
il fait un brave boucan.
Les
enfants: - Les pichots se sont castagnés, le mien est revenu
plein de boussignoles, j'y ai dit de faire méfi, lou cop que vèn
il aura sa frette.
Chute
: - Il s'est embronché, il a cabussé,il s'est espatarré, depuis
il panardège, ça le fait marcher de-galis. - Quand il s'est espandi
par terre, on s'est estrassé de rire.
La
foire : - Les biou ont échappé à la bandido. - La banne du
biou lui a passé près, elle a eu une brave pète, elle était toute
chavirée.
Calin
: -Zou sois brave, fais moi un poutoun.
Le
mot de la fin : - A l'an que vèn. - Aqui sian bèn.
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1904-2004
: Evènement : les 100 ans du Plan
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Octobre
2004 : Aigues-Mortes fête les 100 ans du plan. En 1904, les
aigues-mortais se rassemblaient, déjà, remparts sud, autour de barrières et
échafaudages de fortune, pour assister aux premières courses camarguaises.
Au fil des ans, des "théatres" plus ou moins élaborés,
ont vu le jour. Des bancs sont venus les rendre plus confortables,
des échelles intérieures plus accessibles et les spectateurs de
plus en plus nombreux. On venait, déjà, des villages voisins
pour assister à la fête d'Aigues-Mortes. L'ambiance était au
rendez-vous.
Aujourd'hui,
le plan est immuable, le plan actuel est inscrit à l'inventaire
supplémentaire des Sites du Ministère de la Culture. Ainsi,
le plan ne peut être déplacé, ni agrandi, ni rapetissé.
Cette
année anniversaire du centenaire du plan des taureaux, la ville
a voulu, à juste titre, marquer cet évènement. Toute une journée
lui a été consacrée. Départ aux près en calèche, costumés comme
les beaux et les belles de l'époque. Roussatoïo, impresssionnant
et magnifique, sur le boulevard Gambetta, précédé des calèches au
retour du prés. Apérétif concert sur la Place St Louis et animations
camarguaises. Et pour terminer cette journée en beauté : Feu
d'Artifice !!
Pour
en savoir plus
: La
Foire
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Photos
: J. Denimal
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La
Perspective d'ESPARON - Pour
en savoir plus
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Entre
le Jardin Public et la Porte de la Gardette, face au port, les travaux
ont duré tout l'hiver.
Au
printemps : une place soulignée d'un banc, sur toute
sa longueur. Et sur cette place : 5 colonnes. Une jolie perspective.
Mais
le banc est trop bas pour les articulations usées de nos anciens
qui ne peuvent s'y installer. De plus, l'ombre s'y fait rare
alors c'est de l'autre côté de la rue, au pied des remparts, sur
les bancs à l'ombre des platanes que les aigues-mortais débattent
avec humour des nouveautés qui viennent "embellir" leur
ville. Après de nombreux échanges, ils ont fini par tomber d'accord
et ont baptisé cette place :
5 colonnes à la Une .
Clin d'oeil à leur passé télévisuel.
De
mon côté, assise sur ce banc trop bas, j'ai observé cette place
sobre au sol granelé. Cette place que les habitants traversent
à toute allure, que les touristes ne regardent même pas. Ces
5 colonnes nues pantées en son "mitan" lui donne un aspect
innachevée, en travaux !
Voici
donc, 5 façons différentes d'imaginer cette place, autrement
: 1 - avec un sol lisse, elle ferait une superbe piste pour les
skatebordeurs 2 - avec un revêtement souple et un toboggan, elle
ferait la joie des plus petits et de leur maman (les jeux pour
enfants sont rares à Aigues-Mortes) 3 - avec une fontaine et
quelques oliviers en pot (comme dans les rues piétonnes), elle "rafraichirait"
l'entrée de la ville 4 - avec quelques stands de brocante
ou de produits régionaux , elle ferait le bonheur des visiteurs 5
- enfin et surtout, si seulement nos artistes locaux (sculpteurs
et peintres) avaient l'idée ou le pouvoir de donner une âme à ces
tristes colonnes, la place en serait immanquablement animée ...
En
attendant qu'elle soit, peut-être embellie ou tout simplement
baptisée, je lui ai, moi aussi, donné un nom :
la Perspective d'ESPARON ,
en hommage à la rue d'Esparon toute proche et chère à mon passé.
Pour
connaitre l'évolution de cette place
Août
2004 - Juillet, webmestre du site
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Saint
Louis se met au vert !
Quelle
surprise pour les habitants de la ville ce samedi matin là. La matinée
s'annonçait ensoleillée et fraîche, le printemps et les beaux jours
arrivaient. Comme tous les samedis matins, chacun
se dirigeait vers sa boulangerie préférée ou son marchand de journaux.
Arrivé sur la Place : Surprise !! Saint Louis au milieu d'un
parterre de gazon, des fleurs avaient fleuri à ses pieds et
dans les vasques aux dauphins. Pour annoncer, l'arrivée
du Printemps à Aigues-Mortes,la ville s'etait fleurie le temps d'un
week end. Jamais St Louis n'aura été aussi fier de sa Place. Dommage
qu'il ne puisse rester ainsi tout l'été.
Evènement
exceptionnel à l'occasion du week-end en herbe, mai 2004 Photos
: J. Denimal
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Aigues-Mortes
ferme ses portes
Grande
nouveauté en matière de circulation et de stationnement.
Pour
faciliter la circulation et le stationnement intra-muros, des barrieres vont
être mises en place aux portes de la ville. Quatre portes d'entrée
: porte St-Antoine, porte des Moulins, porte de la Reine et porte des Remblais. Trois
portes de sortie : porte de la Marine, porte de la Gardette et porte de la Reine.
Pour
accéder à ces portes pendant la période estivale, les habitants
de la ville, qu'ils soient intra-muros ou extra-muros, bénéficieront
d'un badge gratuit avec lequel ils pourront faire ouvrir les bornes d'entrée
ou de sortie. Le nombre de mvts sera illimité, mais il faudra que
ce badge reste personnel, sinon le propriétaire du badge sera pénalisé
et son badge annulé.
Pour
les visiteurs, une seule porte d'entrée : la porte St Antoine et une
seule porte de sortie : la porte de la Marine. Les clients des hôtels situées
à l'intérieur des remparts pourront bénéficier d'un
badge provisoire d'entrée et de sortie remis par le commerçant. Les
personnes venant faire des achats en centre ville ou simples visiteurs, bénéficieront
d'un ticket d'entrée et d'un temps de gratuité (une demi-heure
gratuite) après ce temps écoulé il leur faudra payer un
droit de stationnement élévé...
Ces
mesures sont prises dans le but de libérer des places de stationnement
à l'intérieur des remparts.
Pour
en savoir plus ....
Source
: Terre de Camargue Avril 2003
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Aménagemment
du Port Fluvial.
Des
projets ambitieux agitent actuellement la cité lacustre aigues-mortaise
:
l'aménagement d'un port, la construction d 'une capitainerie avec
un point d'accueil et une centre adminstratif. Aigues-Mortes bénéficie
d'un emplacement idéal avec le canal du Rhône à Sète
qui se divise aux pieds de la tour de Constance en trois branches : le chenal
maritime vers le Grau-Du-Roi, la branche Est vers le Rhône et une branche
Ouest vers Sète. Au vue d'une telle situation, aménager le
port existant coule de souce. Un élément décisif a, quand
même, orienté le projet, la situation des Salins. En 1999,
il apparait urgent de désenclaver Aigues-Mortes pour évacuer les
tonnes de sel qui s'amoncellent et dont le stock représente l'équivalent
de deux récoltes des années précédentes. Trois
solutions s'offrent aux décideurs du moment. Utiliser la route depuis
le Pont-Rouge pour atteindre la déviation du canal , ce qui signifie
voir une noria de camions de trente tonnes s'emparer de la ville !! Ou bien
emprunter la voie ferrée mais la SNCF ne donnera pas de suite favorable
à ce projet. Reste la mise en service de bateaux-péniches. Une
propositon qui met en lumière l'intérêt économique
et le respect du cadre de vie pour cette ville de 5 877 haabitants.
Les
travaux devraient s'effectuer sur trois tranches et commencer en début
2002 . Le fameux Pont-Rouge devrait être transformer en un pont mobile
permettant ainsi de dégager un vaste plan d'eau qui laisserait l'accès
libre à près de 800 bateaux.
Au
moment où le tourisme fluvial prend sa vitesse de croisière, l'eau
peut offrir la clé économique qui ouvrira la ville sur XXIè
sicèle. Si on ne connaissait pas l'histoire , on en arriverait à
penser que la cité de Saint-Louis porte bien mal son nom aujourd'hui.
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Des
Problèmes
en Camargue
Un
équilibre de plus en plus menacé. Les dernières grandes colères du Rhône sont venues le chanter
comme un refrain : la Camargue est un bateau échoué entre terre et mer, entre
ciel et eau. Une éponge salée qui boit tout ce qu'on lui verse et risque à tout
instant le trop-plein, l'occlusion, la noyade. Un espace improbable que l'homme
n'a pas créé mais qu'il a façonné, siècle après siècle, à grands coups de
digues, de canaux, de murs et de remblais. Dessinée par le Rhône il y a deux
millions d'années, la Camargue a longtemps divagué, poussant par spasmes une
profusion de sédiments à la conquête de la mer, puis refluant aussitôt devant
l'infatigable armée de vagues de la Méditerranée.
Dans le même lit depuis trois siècles Humide et aride à la
fois, ce territoire mouvant a attiré les hommes dès le néolithique. Six siècles
avant Jésus-Christ, les Phocéens débarquent à leur tour pour récolter le sel et
couper le bois qui couvre l'île centrale, entre les bras du fleuve. Les Romains
leur succèdent et commencent à cultiver une terre aussi fertile qu'instable.
Toujours pour les mêmes raisons : le Rhône et ses caprices, qui une année
engraissent les récoltes et les submergent l'année suivante. Le Rhône qui file
tantôt à l'est, tantôt à l'ouest, s'invente un nouveau delta. L'histoire a
retenu le nom de ces bras successifs : Albaron, Ulmet, Saint-Ferréol... jusqu'au
Rhône d'aujourd'hui, que l'on dit fidèle depuis presque trois siècles au lit que
lui aurait offert un étourdi, en oubliant de fermer une vanne. La Camargue du
XXIe siècle continue de payer au fleuve le prix de ses bonnes et de ses basses
ouvres. De temps à autre, une crue généreuse vient rappeler que ses frontières
doivent autant à la nature qu'aux digues érigées pour contenir les assauts
liquides. Ceux du Rhône et ceux de la mer, chaque année plus violents depuis que
le fleuve, toujours lui, ne draine plus qu'une faible quantité d'alluvions
jusqu'au bout de son parcours. Les ouvrages plantés au milieu de son lit et tout
au long de la Durance au cours du siècle écoulé, retiennent ce matériau
nécessaire à la recharge des plages et au maintien naturel du trait de
côte. Même s'ils ont modelé son visage au fil du temps, les hommes n'avaient
jusqu'à présent jamais menacé l'existence même de ce plat pays méridional. Les
aménagements hydrauliques et le spectre de la montée des eaux, que l'on tient
pour très probable si le réchauffement de la planète se poursuit, pourraient
donc rompre cet équilibre entre le milieu et ses occupants.
Signal d'alarme
D'autres craintes s'expriment avec plus ou
moins de force lorsqu'on discute avec un Camarguais. L'élu affirme son
attachement à la qualité de l'environnement, évoque la station d'épuration qu'il
a fait construire, l'argent qu'il octroie chaque année pour l'entretien des
digues ou les efforts consentis pour collecter sélectivement les déchets et
maîtriser la pollution. L'agriculteur se plaît, lui, à souligner que sans
rizières ni canaux, sans pâturages ou roselières, la Camargue n'existerait pas.
Ou pas comme on l'aime. Le manadier n'est guère différent, qui place le taureau
et ses enclos gagnés sur les marais, au premier rang des splendeurs
camarguaises. Et puis il y a les scientifiques, arc-boutés depuis trente ans sur
le signal d'alarme. Quand on leur demande d'énumérer les raisons de leurs
inquiétudes, mieux vaut s'armer de patience.
Les oiseaux victimes du saturnisme
D'abord l'agriculture,
qui n'a pas seulement façonné le décor, mais a aussi déversé et continue de le
faire- des flots de pesticides, herbicides et autres poisons dans les eaux des
étangs où la vie foisonne, sans toujours se soucier des conséquences
écologiques, ni parfois de la légalité de ces rejets nauséabonds. Ensuite la
chasse, qui ne fait pas seulement partie des plus vieilles traditions locales,
mais qui empoisonne aussi des centaines de milliers d'oiseaux, terrassés par le
saturnisme pour avoir gobé trop de plombs en affouillant la vase à la recherche
de nourriture. Et parmi ceux qui survivent à ce régime, on en tue encore
quelques centaines de milliers. Toujours avec du plomb, mais pas celui qui
retombe au milieu des marais, celui qui atteint sa cible en plein vol. Cent
cinquante mille canards passent ainsi de vie à trépas chaque saison. La Camargue
a la réputation d'être l'une des plus belles et des plus vastes réserves
naturelles d'Europe. On le dit moins, mais elle est aussi l'une des réserves de
chasse les plus convoitées du monde. Et une source de revenu non négligeable
pour les sociétés qui contrôlent ce paradis pour chasseurs. Prospères et
puissantes, ces sociétés et leurs membres ont réussi à faire de la chasse un
enjeu politique local, tant les élus redoutent leurs capacités de lobbying en
période électorale. Au chapitre des menaces identifiées pour la Camargue, on
trouve encore la surfréquentation touristique, qui fragilise les digues,
diabolise le moustique et réveille l'appétit des marchands de rêve, plus
préoccupés par la santé de leur compte en banque que par celle du milieu
naturel.
La quadrature du cercle L'avenir reste donc à écrire, avec
pour l'instant moins de certitudes que de questions sans réponse en guise de
trame pour le futur scénario. Parmi elles, on en trouve d'une brûlante actualité
: comment maintenir une activité agricole à la fois compétitive et respectueuse
de l'environnement et garantir ainsi la sauvegarde de la plus grande partie des
paysages ? Comment se préparer à accueillir toujours plus de touristes sans
aggraver l'impact de leur présence sur le milieu ? Comment rééquilibrer le
rapport de force entre le Rhône et la mer ? Comment faire cohabiter chasseurs,
scientifiques et espèces rares dans le respect des intérêts de chacun ?... La
bonne mesure ne sera à coup sûr pas simple à déterminer, mais en Camargue, cela
fait plus de vingt siècles que l'on s'obstine à résoudre la quadrature du
cercle. Peut-être finira-t-on par découvrir la clé. "
Hervé Vaudoit
"La réserve nationale Créée en 1927, la
Réserve nationale de Camargue est l'une des plus anciennes d'Europe. Toujours
gérée par la Société nationale de protection de la nature, elle couvre 13 117 ha
et fonctionne selon le régime des réserves intégrales. On y accède via le centre
d'information de la réserve, à La Capelière, qui dispose de 4 observatoires sur
les marais et d'une plate-forme d'observation sur la roselière du Vaccarès. La
digue à la mer offre également 20 km de parcours pédestre. Expositions sur
les écosystèmes et l'histoire de la Camargue. 04 90 97 00 97
Le parc naturel régional Créé en 1970,
le Parc naturel régional de Camargue couvre une superficie de 83 000 ha.Il est
composé de Sansouires, vastes steppes où taureaux et chevaux règnent en maîtres,
de marais d'eau douce et d'eau saumâtre, qui abritent une faune et une flore
riches, diverses et abondantes, et d'espaces dunaires qui viennent mourir en
plages dans la mer. A la maison du parc, une exposition permanente sur les
milieux protégés de Camargue, un diaporama (sur rendez-vous), une salle
panoramique sur les marais et de la documentation sont à la disposition du
public. Parc Naturel Régional de Camargue, centre de Ginès-Pont de Gau -
13460 Les Saintes-Maries de la Mer. 04 90 97 86 32. "
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La
Camargue : refuge des oiseaux
Près des Saintes-Maries-de-la-Mer,
les oiseaux ont un refuge Le milan
noir, né en captivité, est jeté en l'air au-dessus de l'étang. Immédiatement,
ses ailes démesurées se déploient face au vent, il grimpe dans les airs, surpris
de ne pas rencontrer le grillage de sa cage. Le visage de Frédéric Lamouroux,
directeur du Parc ornithologique du Pont de Gau (près des Saintes
Maries-de-la-Mer), se fend d'un large sourire. La scène s'est déroulée lundi
dernier, sous un soleil de plomb. Avec le milan, deux faucons crécerelle ont
également découvert la liberté. « Ces faucons se reproduisent très bien ici,
c'est une chance. Nous essayons de ne pas tous les lâcher sur le même site »,
explique un ornithologue, bénévole, comme tous les passionnés qui travaillent au
centre.
Ces oiseaux sont nés en volière, leurs parents ont été recueillis après
avoir été blessés. En général, la personne qui découvre l'animal prévient les
soigneurs par téléphone. Un garde national s'occupe ensuite du transport ou, le
cas échéant, l'une des brigades animales des sapeurs-pompiers implantées en
Camargue. Le but est d'agir le plus rapidement possible car les oiseaux se
cachent réellement pour mourir. Une fiche est créée au moment de la réception de
l'oiseau, où sont enregistrées toutes les informations disponibles : le résultat
de la radiographie, l'endroit où il a été retrouvé, son âge, et bien sûr
l'identité de la personne qui a prévenu le centre. Bagué et placé ensuite dans
une volière, il y séjourne jusqu'à ce que les soigneurs estiment qu'il peut être
autonome. Plus de la moitié de ces locataires ne survie pas. Et seulement deux
tiers des rescapés pourront à terme retrouver la liberté. L'un des principaux
fléaux reste, selon les ornithologues, les plombs de chasse. 60 % des blessures
résultent de coups de fusil "malheureux". Le centre de soins ne reçoit aucune
subvention, il est agréé par le Parc Naturel Régional de Camargue. Connu de
Menton à Sète, son expérience fait de lui une véritable référence depuis
vingt-cinq ans. (Midi Libre, édition de Nîmes, 25.08.2001).
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