Le Cave Coopérative " Les Remparts"  

Janvier 2007

En accord avec les communes concernées dont Aigues-Mortes, l'Etat a souhaité mettre en oeuvre une opération "Grands Sites" sur le territoire de la Camargue gardoise.

Cette opération est menée par le Syndicat Mixte de la Camargue gardoise. Il existe en France une trentaine de grands sites reconnus et identifiés par les pouvoirs publics pour la beauté de leurs paysages (Le Pont du Gard, la Pointe du Raz, le Mont St Michel ...).  Ces sites ont acquis une telle renommée qu'ils "méritent le détour".

La Camargue gardoise a été identifiée comme telle, et plus particulièrement les sites classés de l'Espiguette, des abords des remparts d'Aigues-Mortes et des marais de la Tour Carbonnière.

C'est pourquoi il est apparu nécessaire d'apporter des aménagements pour réhabiliter certains secteurs abîmés au fil du temps par des points noirs paysagers ou des dégradations de tous ordres.

Le bâtiment aura disparu à la fin du mois de février 2007, de même que les anciennes arènes communales, pour laisser place à une vaste esplanade enherbée et entourée de larges circulations d'eau.

Les avis sont partagés :

"C'est triste de voir cette institution locale disparaître, reconnaissait, un groupe d'anciens Aigues-Mortais venus sur place assiter à la démolition du caveau des Remparts. Nous ne somme pas d'anciens salariés mais comme de nombreux aigues-mortais nous avons toujours connu ce bâtiment à cet endroit. Il faisait partie du paysage."

L'impact sur le paysage, là est tout le problème dans cette histoire à forte odeur de vinaigre.

Construit en 1913, dejà sur fond de polémique puisque les coopérateurs de l'époque avaient débuté les travaux sans le moindre permis de construire. Construit donc illégalement aux abords du monument , ce caveau a toujours été considéré comme une verrue posée aux pieds des remparts sud de la ville.

De réunion en réunion, puis de recours en recours, l'affaire s'enlisait.

En 1997, l'Etat a souhaité mettre en place une opération grand site Camargue gardoise sur l'ensemble des sites classés de la baie d'Aigues-Mortes.

En 1999, le syndicat mixte lançait une procédure d'expropriation sur l'ensemble des bâtiments de la cave dans le cadre d'une déclaration d'utilité publique.
"Il convient de noter à ce sujet que cette cave était obsolète et ne servait plus à la vinification depuis de nombreuses années. Son utilisation se limitait à la vente de vin de pays au détail".

Au terme de discussions une nouvelle fois serrées et difficiles avec les coopérateurs, une issue positive était finalement trouvée en s'étayant notamment sur de rondelettes indemnités. Les coopérateurs ont été indemnisés suite à une décision de justice et la commune leur a mis à disposition un terrain à proximité pour la construction d'un nouveau caveau. Plusieurs années ont été nécessaires pour mener à bien ces négociations.

"La volonté de restaurer des paysages dégradés n'a pas de prix. Il ne faut pas considérer cette démolition comme une fin en soi mais bien comme une nouvelle histoire passionnante qui démarre pour la Camargue gardoise grâce à cette opération grand site.

Dans la presse : 

Janvier 2007 . Midi Libre -

 

Mars 2006 . Midi Libre -" La cave des Remparts d'Aigues-Mortes : zone de non droit.

Le syndicat mixte qui a acquis le bâtiment en février 2005 ne peut toujours pas en prendre possession.
Depuis sa création en 1913, la cave coopérative des vignerons Les Remparts suscite polémique et controverses. Illégalement construite alors qu'elle était sur un site classé aux abords du monument, sa démolition prévue dans le courant du mois et tous les évènements qui l'auront précédée ont été source de problèmes.
C'est en 1998 que le Ministère de l'Environnement approuve le principe de l'opération "grand site Camargue gardoise" sur l'ensemble des sites classés de la baie d'Aigues-Mortes.
"Nous avons lancé une DUP - déclaration d'utilité publique - un cabinet d'études a travaillé aux aménagements ...", rappelle Mireille Velay, chef de projet.

Le Juge de l'expropriation vient sur place et évalue le bâtiment à la hausse : 407 700 € contre 229 700 € lors de la première estimation des Domaines.
L'idée, c'était de payer et de prendre possession du bien. "C'est là où aujourd'hui la situation est singulière", commente, passablement indigné, Jean Denat, président du Syndicat mixte pour la gestion et la protection de la Camargue gardoise.
Dans le cadre d'un accord oral, il avait été convenu entre les vignerons et le syndicat mixte que le paiement se ferait en trois fois : un tiers au prononcé du jugement, un tiers au moment du dépôt du permis de construire d'un nouveau caveau et un tiers au moment du déménagement.
De son côté, la communauté de communes que préside René Jeannot accepte d'acheter la cave coopérative de St Laurent d'Aigouze en pied de digue du Vidourle. Le même René Jeannot, maire d'Aigues-Mortes, cède le bail emphytéotique un terrain aux vignerons pour qu'ils y implantent le nouveau caveau.
Devant tant de bonne volonté tout devrait se passer au mieux...

Mais c'est sans compter avec l'attitude pour le moins surprenante des coopérateurs, qui exigent au final un paiement comptant et attaquent l'arrêté de cessibilité du préfet devant le Tribunal Administratif. Jugements, appels, procédures, échanges de courrier, l'affaire semble dans l'impasse même si tout plaide en faveur du syndicat mixte, propriétaire des lieux depuis février 2005.
"
Ces gens sont toujours là, ne payent pas de loyer, occupent illégalement un bâtiment vétuste et où l'on ne vinifie plus depuis longtemps ... Il ne veulent pas partir , alors qu'ils ont touché de l'argent public", s'énerve Mireille Velay. Avec 407 700 € du caveau des Remparts et quelque 110 000 € de la cave de St Laurent d'Aigouze - un bâtiment dont le syndicat ne peut dans l'immédiat rien faire puisque la DDE a opposé un veto à l'implantation de la maison du Grand site - la somme est en effet plutôt rondelette.

D'où vient alors cette escalade dans les exigences ? "Ils n'ont jamais cru qu'on irait jusqu'au bout", conclut la chef de projet comme à regret.
Aujourd'hui, une entreprise a été désignée pour démolir le bâtiment - avec le concours de la force publique (?)- et Jean Denat, dont le seul interlocuteur a été jusque là le président Campredon, qui n'a d'ailleurs pas souhaité s'exprimer sur ce dossier, veut s'adresser par lettre individuelle à la cinquantaine de coopérateurs. Peut-être dans une ultime tentative de négociation, la proposition pourra t-elle arrêter cet engrenage infernal de procédures juridiques qui fait de la cave des remparts une zone de non droit."

Source : Midi Libre Mars 2006

 

 

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