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La
vocation salinière d'Aigues-Mortes remonte à l'Antiquité. Peccius,
ingénieur romain, a été chargé , au début de l'ère chrétienne, d'y
organiser la production du sel . A la fin du XVIIème sicècle,
dis-sept petits salins étaient exploités dans l'enclos de Peccais.
Ils appartenaient à divers propriétaires qui, après les graves inondations
de 1842, s'associèrent à un négociant montpelliérain pour fonder,
en 1856, la compagnies des salins du midi.
L 'exploitation
salinière d'Aigues-Mortes est une surface plane et horizontale constituée
d'un sol, aussi imperméable que possible, sur lequel l'eau de mer
arrive, naturellement ou par pompage, pour en recouvrir, sous faible
épaisseur, la plus grande partie. Elle est implatée sur
deux départements : le Gard et les Bouches du Rhone et sur quatre
communes : Aigues-Mortes, Le Grau du Roi, Saint-Laurent d'Aigouze
et Les Saintes-Maries de la Mer. Le salin s'étend sur une longueur
de 18 kilomètres du nord au sud et sur une largeur de 13,5 kilomètres
d'est en ouest. Plus de 340 kilomètres de routes et de chemins
sillonnent dans tous les sens ses 10.800 hectares soit une superficie
légèrement supérieure à celle de la ville de Paris.
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Le
sel en quatre actes
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Premier
acte (mars) : la mise en eau du salin Au
début du printemps, saison où les évaporations natuelles deviennent
plus importantes que les pluies, l'exploitation est mise en eau
grâce à une station de pompage située à 12 kilomètres au Sud de
l'entrée du salin. Elle est composée d'un canal la reliant à
la mer et d'un groupe de 5 pompes totalisant un débit de 12 mètres
cubes par seconde, permettant, par an, de prélever en moyennne 45
millions de mètres cubes d'eau de mer.
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Deuxième
acte (printemps) : la concentration Sous
la conduite des sauniers, véritables agriculteurs de la mer, ces
eaux, au fur et à mesure de l'évolution de leur concentration sous
l'effet du soleil du Midi et des vents, circulent sur 136 bassins
(ou partènements) totalisant une surface d'évaporation de 7
500 hectares. Ceinturés par plus de 450 kilomètres de digues et
mis en communication par 800 ouvrages, ce sont en général d'anciens
étangs sur lesquels la saumure parcourt, en trois mois et demi,
un trajet moyen de l'ordre de 60 kilomètres au cours duquel, les
9/10 èmes du volume des eaux pompées à la mer étant progressivement
évaporés, la teneur en sel de l'eau de mer passe de 29 grammes/litres
à 260 grammes/litres à l'entrée de cristallisoirs.
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Troisième
acte (été) : la cristallisation Constiturés
de 52 bassins rectangulaires de 5 à 11 hectares, les cristallisoirs,
ou tables salantes, couvrent une superficie de 410 hectares. En
année moyenne, les saumures saturées, qui y sont introduites entre
avril et septembre, déposent, au fil des évaporations, un "gâteau
de sel" de 9 centimètres d'épaisseur. Les saumures saturées,
dont l'épaisseur sur table varie de 15 à 20 centimètres, ont une
belle couleur rose due à des micro-organismes du type algues microscopiques,
appelées " Dunatielle Salina".
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Quatrième
acte (septembre) : récolte du sel de mer La
récolte a lieu une fois par an, avant les fortes pluies d'automne.
Durant un mois, toutes les énergies sont mobilisées pour "lever"
un sel de qualité. Les récolteurs, spécialement étudiés, "moissonnent
le gâteau de sel" en le soulevant délicatement du sol. Cette
méthode permet de recueillir un sel particulièrment pur, dont le
taux de chlorure de sodium atteint 99,5%, soit un pourcentage supérieur
à celui préocnisé par la norme alimentaire internationale en vigueur.
En un mois, les 450 000 tonnes de sel représentant le fruit
de toute une année de travail seront alors stockées en camelle,
véritable montagne de sel de plus de 20 mètres de haut et 400 mètres
de long.
Source :
Salins du Midi d'Aigues-Mortes
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